lundi 22 août 2016

Briare, Sully, Saint-Benoît et le vélo

La Loire à vélo
Ce titre, «Briare, Sully, Saint-Benoît et le vélo», nous a été inspiré par le circuit de quelques jours qui nous a fait découvrir en camping-car, en randonnée pédestre et à vélo quelques lieux des plus intéressants.

Le canal de Briare
En arrivant à Briare, nous y avons découvert le pont-canal qui est un des éléments impressionnants du canal de Briare qui est un des plus anciens canaux de France.

L'entrée du pont-canal côté Briare
Avec les 54 km de son parcours et ses 38 écluses, en suivant principalement la vallée du Loing, il relie le canal du Loing, depuis le hameau de Buges près de Montargis, à la Loire et au canal latéral à la Loire à Briare. Il permet à la navigation de relier les rivières de Loire et de Seine.

Il fut commandé par Sully (voir château Sully-sur-Loire plus bas) afin de développer le commerce entre provinces, réduire les disettes et ainsi ramener la paix dans le royaume. Sa construction commença en juin 1605 et ne fut achevée qu'en 1642. Entre 6 et 12 000 ouvriers travaillèrent sur ce chantier.

Afin de permettre au trafic fluvial d’enjamber la Loire et de relier les canaux de la rive droite à la rive gauche, un pont-canal fut construit en acier entre 1890 et 1896. Gustave Eiffel réalisa les travaux de maçonnerie (piles et culées). Toujours fonctionnels, le canal et le pont sont utilisés par les embarcations touristiques.

Vélo

La Loire à vélo est un itinéraire cyclable de 800 km balisés et de pistes cyclables s’échelonnant de Nevers à l'est jusqu’aux plages de Saint-Brévin à l’ouest en longeant principalement la Loire et ses châteaux. Son relief peu vallonné en facilite le parcours.

C’est à Briare que nous avons emprunté la piste avec nos vélos en direction de Gien.

Gien

Gien et son château
Le parcours en pleine campagne fut agréable à travers boisé et campagne malgré la chaleur du mois d’août. Histoire de rappeler à Danielle, ma soeur, que le circuit de la Loire l’attend avec son vélo depuis le Québec!

Arrivés à Gien, nous apprenons malheureusement que le château est fermé pour restauration. Gien c’est aussi la Faïencerie fondée en 1821 par Thomas Hall, un Anglais qui voulait introduire la faïence fine anglaise en France. Près de 200 ans plus tard, la faïence de Gien fait partie intégrante du patrimoine culturel français. Heureusement, en route nous avions croisé le site du château à Saint-Brisson-sur-Loire à mi-chemin entre Briare et Gien et nous rebroussons chemin en sa direction.

Le château Saint Brisson


Salle à manger début XXe
C'est probablement à la fin du IXe siècle ou au cours du Xe siècle qu'un premier édifice fortifié, alors constitué de palissades et d'une tour de bois, est élevé sur l'emplacement de l'actuel château. La construction du château tel qu’on peut le voir partiellement aujourd’hui débute au XIIe siècle par la réalisation d'un palais-forteresse. Au cours des siècles et au fil de l’histoire et des histoires de famille, le monument sera transformé jusqu’à former l’ensemble tel qu’on peut le visiter actuellement.

Ce château a été récemment racheté par un propriétaire privé qui désire poursuivre sa réhabilitation. Il vient tout juste de rouvrir au public. C’est particulièrement son site sur une butte surplombant la plaine en direction de la Loire coulant à proximité, ainsi que le bourg qui a su conserver son cachet campagnard d’autrefois qui nous a ravis. La décoration, bien que quelque peu éclectique, nous fait bien comprendre l’évolution des styles à travers les siècles d’occupation du château jusqu’aux récentes transformations effectuées en début XXe siècle afin d’introduire des éléments de confort comme la salle de bain et l’électricité.


Saint-Benoît sur Loire et Germigny des Prés

L’abbatiale
C’est le lendemain que nous découvrirons l’abbatiale de Saint Benoît sur Loire. C’est dimanche matin et les villageois se dirigent vers la basilique. Après avoir passé le magnifique porche de la tour datant du XIe siècle, nous pénétrons dans la nef qui résonne des chants grégoriens des moines. Ces sons se reflétant sur l'abside romane, la nef de style roman et vers le chœur de style gothique, sont envoûtants en cette magnifique matinée ensoleillée.

L’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, appelée également abbaye de Fleury, est une abbaye bénédictine. D’ailleurs, bien que ce lieu soit totalement différent au plan architectural, il nous a rappelé l’Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac en Estrie au Québec qui est aussi une abbaye bénédictine.

Abbaye
Chapiteau dans le porche
 Fondée vers l'an 630 dans le diocèse d'Orléans, la communauté monastique qui avait été dispersée à la révolution a été refondée en 1944 par un groupe de moines bénédictins venus du monastère de la Pierre qui Vire dans le Morvan situé en Bourgogne-Franche-Comté. Trente-deux moines y vivent aujourd'hui selon la règle de Saint Benoît, sous la direction du Père Abbé Etienne Ricaud.

Oratoire carolingien
À quelques kilomètres de Saint-Benoît nous nous arrêtons à Germigny des Prés (753 habitants) afin d’y admirer l’oratoire carolingien, l'une des plus anciennes églises de France, rare exemple du style architectural carolingien. L'oratoire a été construit entre 803 et 806 par l'évêque Théodulf d'Orléans, théologien et poète familier de Charlemagne, selon un plan centré en croix grecque. L'église contient la seule mosaïque byzantine de France, elle représente deux anges qui entourent l'Arche d'alliance. De toute évidence influencé par l’art byzantin!
Assis devant cette mosaïque, nous nous replongeons dans nos souvenirs de voyage en Turquie et plus particulièrement à Istanbul qui fut auparavant Constantinople et précédemment Byzance. Nous revoyons les mosaïques de Sainte Sophie.

Sully-sur-Loire

Changement de commune et changement d’époque. Le château est situé dans le centre de Sully-sur-Loire, sur la rive gauche de la Loire, à proximité du pont. Le château est mentionné dès 1102, il contrôlait un pont sur la Loire qui disparut dès le XIVe siècle. Le château moyenâgeux est entouré de douves et comprend deux parties distinctes : le donjon et le petit château.

Il n’a appartenu au cours des siècles qu’à trois familles : les premiers seigneurs de Sully, la famille de la Trémouille, et la famille de Béthune dont Maximilien de Béthune, le grand Sully, premier duc du nom.

Sur ordre de Sully qui était protestant, l’église seigneuriale du château, la collégiale Saint Ythier, a été entièrement démontée et déménagée au centre du village en 1608.


Maximilien de Béthune, duc de Sully

Sully est né à Rosny le 13 décembre 1559 et est mort à Villebon le 22 décembre 1641. Il fut  pair de France, maréchal de France, prince souverain d'Henrichemont et de Boisbelle, baron puis marquis de Rosny, marquis de Nogent-le-Rotrou, comte de Muret et de Villebon, vicomte de Meaux. Il fut également un militaire protestant et un compagnon d'armes du roi Henri IV de France dont il devint l'un des principaux conseillers.

Il joua un rôle indirect dans l’histoire de la Nouvelle-France, car contrairement à Henri IV, il n’était pas partisan du développement de l’Amérique du Nord à titre de colonie du royaume et en ce sens n’a rien fait pour favoriser l’établissement de colons le long du Saint-Laurent alors même que Champlain fondait Québec en 1608.. D’un point de vue historique, ceci a permis aux colonies anglaises d’accueillir une population immigrante de beaucoup supérieure à celles de la Nouvelle-France et ainsi, au siècle suivant, de se positionner de manière prépondérante sur l’ensemble du territoire nord-américain.



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